Une tablette mésopotamienne du XI^e siècle avant notre ère où est imprimée le pied d’un nourrisson... Il s’agit d’une reconnaissance de dettes précisant que si l’emprunteur ne rembourse pas, l’enfant sera donné en propriété au créancier.

Hier en Mésopotamie, en Grèce, à Rome, aujourd’hui en France, aux Etats-Unis ou en Chine, la propriété constitue un enjeu social, économique, politique, philosophique. Question « diabolique », selon le juriste Mikhaïl Xifaras, le droit de propriété diffère profondément d'un pays à l'autre. Une floraison de définitions se croisent et parfois se combattent, où le rapport d’appropriation est indépassable mais toujours fondé sur la violence. Aux États-Unis, pays capitaliste par excellence, la propriété n’est pas légalement « inviolable et sacrée » telle qu’elle est déclarée dans notre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. C'est même là-bas que naissent les travaux les plus percutants questionnant la théorie néo-libérale de la propriété. Penser la forme de la propriété, c'est (re)définir un système politique et économique. La propriété est marchande, elle a été statutaire… elle pourrait devenir écologique et sociale.

Christophe Clerc et Gérard Mordillat développent ici leurs analyses sur la propriété et approfondissent la question de la propriété du corps, de l’intelligence, de l’entreprise, du vivant, de la terre, de l’eau, de l’air, des communs…

 

Les auteurs 

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Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste, co-auteur, entre autres, de la série Corpus Christi et de l’ouvrage Jésus contre Jésus. Sur la même idée d’une série augmentée d’un livre, il a publié récemment Les lois du capital.

Christophe Clerc, avocat à la Cour et enseignant de droit à Sciences Po.