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Les Afghans sacrifiés au nom de la paix

2019

Politique

France

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Ce poignant voyage dans une terre ravagée par dix-neuf ans de guerre commence aux portes de Kaboul, dans le Wardak, à la rencontre des miliciens taliban qui tiennent la zone.

Après avoir contraint Donald Trump, en février 2020, à négocier un accord de désengagement militaire, les combattants islamistes, qui contrôlent de fait une large partie du territoire, espèrent bientôt reprendre la totalité du pouvoir en Afghanistan. Après 250 000 morts, des centaines de milliers de blessés, des déplacements de population massifs, que sont devenues les promesses brandies par George W. Bush quand, au lendemain du 11 septembre 2001, il a lancé l'offensive qui allait chasser Al-Qaïda du pays sans jamais venir à bout de la résistance de ses alliés locaux ?

Amertume

De la capitale ceinturée par les campements de réfugiés aux environs de Djalalabad, où le taux de malnutrition ne cesse de grimper, Alexandra Jousset (Avortement, les croisés contre-attaquent) capte le dénuement et l'amertume d'une population exsangue, tout en disséquant les termes d'un accord qui n'a prévu aucune garantie pour préserver les fragiles acquis de deux décennies de présence occidentale. Alternant entretiens officiels (avec l'ancien président Hamid Karzaï, le porte-parole des taliban au Qatar Suhail Shaheen, le très critique inspecteur général américain pour la reconstruction de l'Afghanistan John Sopko…) et éloquentes rencontres de terrain, elle dresse un bilan sans ambiguïtés de ce faux accord de paix, auquel le peuple afghan, une fois de plus, a été sacrifié. Une enquête aussi fouillée que sensible, portée par de splendides images, dont les photographies de la reporter Véronique de Viguerie.  

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